2021, année de lutte
A l'origine
Tout commence un certain 22 avril 2021 où Jean-Jacques COIPLET, directeur général de l'Agence Régionale de Santé des Pays de Loire réunit les directeurs des centres hospitaliers de Laval et de Laval pour leur annoncer qu'il a décidé de déplacer une partie de l'activité de l'hôpital de Mayenne vers celui de Laval. Sans concertation, sans discussion.
Rompez.
En clair, il s'agit de fermer la chirurgie non programmée et l'Unité de Surveillance Continue à Mayenne. N'y subsisterait que la chirurgie ambulatoire.
Conséquence : perte de chirurgiens, perte de personnel, mise en difficulté des Urgences, perte d'activité, difficulté de recrutement de médecins et déliquescence programmée du CHNM.
Sans compter sur le fait que déporter sur le CH de Laval une grande partie de l'activité de l'hôpital de Mayenne n'est pas sans poser des difficultés à un hôpital certes plus important, mais incapable d'absorber le surplus d'activités.
Salariés et usagers décident d'appeler ensemble à une manifestation à Mayenne le 26 juin. Pari risqué, à quelques jours des vacances. Pari gagné : 2 500 personnes se rassemblent devant l'administration du CHNM puis défilent dans les rues pour exiger le maintien de l'activité de l'hôpital.
De nombreux élus du nord-Mayenne sont présents.
Le 8 juillet, jour du Conseil de Surveillance, le ministère annonce que l'ARS remet à l'automne sa décision et entame des discussions pendant l'été. Premier recul !
Début septembre, rien n'a bougé et un document confidentiel issu d'une réunion qui a eu lieu fin juillet nous apprend que le même projet revient avec quelques habillages pour faire passer la pilule.
Après de nouveaux contacts, discussions... il est décidé d'appeler à une nouvelle manifestation le 9 octobre. Pari encore plus risqué que le premier : comment faire aussi bien 3 mois après le 26 juin ? Pari gagné ! C'est une marée humaine de près de 3500 personnes qui défilent dans les rues. De très nombreux élus du nord-Mayenne sont là, la totalité des 5 parlementaires du département sont eux aussi présents. Des élus de Laval se joignent aussi au cortège.
L'ARS à nouveau recule. Le projet est gelé et le 22 octobre au soir, nous sommes avisés par le Préfet que le premier ministre, Jean Castex, de passage à Laval le lendemain bouleverse son agenda et nous convie en préfecture à une "réunion de travail" avec les élus du département, et les représentants des salariés des 2 hôpitaux.
Le 23 octobre, nous participons à cette réunion, de près de 2 heures, suivie d'un change direct avec Jean Castex. ECOUTEZ ICI leglob-journal
Le premier ministre annonce la nomination d'un "missi dominici" chargé de démêler le dossier et, après écoute des différentes parties, de faire de nouvelles propositions.
Dès le 9 octobre, il avait été décidé d'organiser une manifestation à Paris, devant le ministère. Des contacts ont été pris avec des collectifs, des organisations nationales. Résultat, le 4 décembre 2021, 220 mayennais sont "montés" à Paris rejoindre une manifestation dont ils ont pris la tête. Derrière eux, près de 6000 manifestants pour défendre l'hôpital public. L'appel de Mayenne a cette fois rencontré un écho national !
Depuis, plusieurs réunions ont eu lieu et, sans être dupes des menaces qui continuent à peser sur l'hôpital, l'ARS a été désavouée, et le dossier est gelé. Comme quoi, même si rien n'est réglé, la mobilisation paie. Jusqu'au prochain épisode qui, selon les dernières infos, ne saurait tarder...
15.09.2022